Publié le mardi 22 octobre 2024
« Consultation médicale préalable pour psychothérapie : un expert dénonce une bureaucratie inefficace et des coûts en hausse »
Un psychologue remboursé par l'assurance de base a exprimé de vives critiques concernant l'exigence actuelle de consultation préalable auprès d'un médecin généraliste avant de bénéficier de séances de psychothérapie.
Selon Rodolphe Soulignac, thérapeute établi à Lausanne, cette obligation est considérée comme inefficace.
Pour que les thérapies soient prises en charge par l'assurance de base, il est impératif que les patients obtiennent une prescription médicale pour un maximum de 15 séances.
Si des soins supplémentaires sont nécessaires, un nouveau processus doit être engagé, impliquant à la fois l'accord d'un médecin et l'avis d'un psychiatre.
Ce système engendre des coûts qui sont finalement répercutés sur l'ensemble des assurés.
Soulignac conteste l'idée que les patients pourraient tenter d'abuser du système ou que les psychologues ne sont pas aptes à évaluer l'importance d'un suivi thérapeutique.
Il souligne que la gestion de ces procédures administratives supplémentaires pèse sur le système, augmentant les primes d'assurance.
De son côté, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a rappelé que ces mesures ont été instaurées pour contrôler les coûts des prestations et favoriser une meilleure coordination entre médecins et psychothérapeutes.
Toutefois, un premier bilan a mis en lumière que les dépenses engagées ont largement dépassé les prévisions initiales.
En effet, le surcoût pour 2023 serait de 175 à 200 millions, alors qu’une augmentation de 100 millions avait été anticipée.
Ce programme a également entraîné un changement dans la façon dont certaines thérapies sont financées, celles-ci étant transférées vers l'assurance de base, alors qu'auparavant, elles étaient souvent prises en charge par des assurances complémentaires ou réglées directement par les patients.
Un suivi des tarifs appliqués par les thérapeutes montre une hausse, sans qu'il y ait pour l'instant de régulation au niveau national.
L'OFSP annonce qu'une mise à jour des données en 2024 sera réalisée en 2025, en défendant l'idée que des interventions psychologiques précoces peuvent prévenir des coûts plus importants liés à une dégradation de la santé mentale.