Publié le dimanche 01 décembre 2024
Décès de Pola IV, bison victime de la maladie de la langue bleue à Suchy : un coup dur pour l'espèce européenne.
Une femelle bison, connue sous le nom de Pola IV, est décédée des suites de la maladie de la langue bleue au matin du 29 novembre, a annoncé l’Association des bisons d’Europe de la forêt de Suchy (ABEFS). Âgée de sept ans, Pola IV était la seule à ne pas avoir survécu parmi les trois animaux touchés depuis octobre, tandis que les deux autres bisons se remettent lentement.
Originaire d'un centre d'élevage à Pszczyna en Pologne, Pola IV avait été transférée à Suchy (VD) fin 2019.
La langue bleue, maladie causée par un virus transmis par de petites mouches de la famille des Cératopogonides, a impacté plusieurs bisons de la cellule d'élevage de Suchy, qui appartient au réseau des centres de conservation des bisons d'Europe.
Les premiers symptômes chez les animaux ont été observés chez un mâle nommé Posel, le 20 octobre.
Après la manifestation de la maladie, ce dernier a reçu un traitement avec des anti-inflammatoires pour soulager sa douleur et recouvrer sa mobilité.
Par la suite, Polamana et Pola IV ont également été touchées.
Les symptômes de cette maladie, qui se déclarent généralement par une salivation excessive, provoquent une paralysie musculaire rendant difficile l'alimentation et l'hydratation, entraînant une perte de poids rapide.
Pola IV a souffert de complications supplémentaires, notamment une inflammation des membres et des problèmes rénaux et hépatiques, aggravés par sa difficulté à s’hydrater. À l’échelle internationale, plusieurs mortalités de bisons ont été rapportées depuis cet automne, notamment dans des centres d’élevage en Roumanie.
Ce triste événement souligne la vulnérabilité des bisons d'Europe, descendus d'un groupe de 12 individus en 1922 qui ont permis la renaissance de l'espèce.
Malgré une population actuelle d'environ 10 000 bisons principalement en Europe de l'Est, l'espèce souffre toujours d'un appauvrissement génétique qui affecte sa santé.
Les cellules de conservation génétique, telles que celle de Suchy, jouent un rôle crucial en protégeant ces animaux des maladies bovines et en cherchant à réduire le degré de consanguinité au sein de la population.