
Publié le vendredi 03 octobre 2025 dans la rubrique Suisse
"Fours solaires innovants : une PME neuchâteloise réinvente le recyclage des métaux dans l'horlogerie"
Une PME neuchâteloise a récemment lancé deux prototypes innovants qui utilisent l’énergie solaire pour fondre les métaux, marquant une avancée significative vers un système de recyclage écologique dans l'horlogerie.
Ces fours à concentration solaire ont été présentés dans la ville de La Chaux-de-Fonds, connue pour son riche héritage horloger.
La région abrite de nombreuses entreprises de haute horlogerie ainsi que des fabricants d'instruments médicaux, qui tirent parti de l'acier de qualité supérieure.
Le projet vise à valoriser les déchets de production en les refondant en lingots via la chaleur générée par les rayons du soleil, afin de réapprovisionner en circuit court les entreprises tant en Suisse qu’en France.
Raphaël Broye, directeur général de Panatère, a exprimé sa satisfaction lors de l’inauguration en déclarant que ce moment était attendu depuis une décennie.
La Chaux-de-Fonds, souvent considérée comme le cœur de l'horlogerie suisse, servira de terrain d'expérimentation pour Panatère, qui prévoit d’ouvrir une usine d'ici 2028 dans la région ou dans les montagnes du Valais.
L'entreprise s'est fixé pour objectif la production annuelle de 1000 tonnes d'acier recyclé utilisant l'énergie solaire, une démarche sans précédent à cette échelle.
L'installation récemment inaugurée est décrite comme « une première étape » par Raphaël Broye, qui se veut démontrer que l'utilisation de cette technologie solaire est viable dans le secteur industriel.
Ce projet a mobilisé une équipe de 148 spécialistes qui ont conçu un héliostat équipé de miroirs mobiles de 140 mètres carrés, couplé à une parabole de 10 mètres de diamètre, concentrant ainsi les rayons solaires vers un creuset destiné à la fusion des métaux.
La conception de ces prototypes a nécessité de surmonter divers défis tels que la gestion des vents affectant les miroirs, les infiltrations de poussières désertiques et les conditions climatiques extrêmes, allant de -20 à plus de 30 degrés Celsius.
Raphaël Broye souligne également l'importance d'évoluer vers un modèle économique durable, affirmant qu’avec la fluctuation des prix des métaux et leur rareté croissante, une rentabilité est envisageable pour ces projets, même dans le cadre des salaires suisses.
Les coûts élevés rendent également les circuits courts plus attrayants pour les horlogers, les incitant à valoriser leurs déchets de production comme une ressource précieuse.