La promiscuité des chambres à deux lits dans les EMS suscite souvent des sentiments mitigés chez les résidents.

Rosa Castella, qui vit dans un établissement médico-social à Prilly, a témoigné de son expérience dans le 19h30 de la RTS.

Elle partage sa chambre avec une autre personne et déplore le manque d'intimité et d'espace.

Malgré une différence de prix peu significative entre les chambres simples et partagées dans le canton de Vaud, la forte demande contraint les résidents à accepter les places disponibles.

Cependant, les chambres à deux lits posent également des problèmes pour le personnel soignant, qui rencontre des difficultés pour fournir un accompagnement optimal aux résidents.

Par exemple, il est impossible pour un animateur de proposer une activité à une personne lorsque son colocataire souhaite se reposer.

Face à ces constats, le directeur de la Fondation Primeroche, Christian Weiler, refuse désormais de construire des établissements avec des chambres à deux lits.

Il estime que cette configuration peut parfois être assimilée à une forme de maltraitance, car cela rend difficile l'accompagnement de personnes en fin de vie.

Selon lui, il s'agit d'un confort qui doit être offert aux personnes gravement malades.

Heureusement, la part des chambres à deux lits diminue progressivement dans les EMS du canton de Vaud.

En effet, elles représentaient 23,5% du total en 2016, contre seulement 14% à présent.

Les autorités locales sont à l'origine de cette baisse, afin de favoriser le bien-être des résidents.

Ce constat est également valable dans les cantons de Neuchâtel, du Jura et de Genève, où les agrandissements et les nouvelles constructions réduisent progressivement le nombre de chambres partagées.

Il reste néanmoins quelques exceptions, notamment pour les couples ou dans certains cas d'anxiété chez les résidents.

En conclusion, la collectivité doit investir dans une prise en charge adéquate pour les personnes âgées, qu'elles résident en chambre simple ou à deux lits.

Les établissements médico-sociaux doivent être en mesure de répondre aux besoins spécifiques de chacun, en offrant des espaces de vie respectant leur intimité et leur dignité.