
Publié le samedi 10 février 2024
Le débat autour de la place de l'église dans les écoles du Valais
La question de la place de l'église dans les écoles du Valais suscite des débats et des opinions divergentes.
Au lycée-collège des Creusets à Sion, une chapelle est présente dans l'établissement et accueille régulièrement une quinzaine d'élèves pour la messe du mardi.
Certains considèrent cet espace de recueillement comme une valeur ajoutée, permettant notamment de se détendre avant un examen.
Cependant, selon Cilette Cretton, militante de la laïcité, ces lieux de culte n'ont plus leur place dans les écoles, étant donné la diversité des populations.
Elle avait d'ailleurs tenté de lancer une initiative en 2014 pour séparer l'État de l'Église en Valais, sans succès.
En 2021, une nouvelle convention entre l'État et les Églises a rendu obligatoires les cours d'éthique et de cultures religieuses dans les écoles valaisannes.
Ces cours, à caractère non confessionnel, sont toutefois élaborés en collaboration avec les Églises chrétiennes.
Certaines personnes, comme Cilette Cretton, dénoncent cette collaboration, y voyant un prosélytisme déguisé.
Gaëtan Dayer, enseignant d'éthique et cultures religieuses, assure cependant que la participation des Églises à l'élaboration du plan d'étude s'est faite de manière consultative, sans contrainte hiérarchique.
Il est vrai que parfois, malgré la neutralité attendue des enseignants, des croyances personnelles peuvent transparaître.
Une étudiante se souvient par exemple qu'un professeur avait exprimé sa conviction en la création divine plutôt qu'en la théorie du Big Bang.
Cette situation peut être délicate pour les élèves qui se sentent influencés.
La convention prévoit également la possibilité pour les Églises d'être présentes au secondaire II, notamment par le biais des services d'aumônerie et d'animation spirituelle.
Elles peuvent ainsi proposer des activités facultatives telles que des rencontres thématiques ou des retraites.
Damien Clerc, professeur de philosophie et responsable de l'animation spirituelle, estime que priver les jeunes de toute forme d'expression religieuse serait nier une partie de notre réalité et de notre identité.
En définitive, la question de la communion entre l'église et l'école reste un sujet de débat en Valais.
Les positions varient, allant de la défense de la laïcité à la reconnaissance de la diversité culturelle et religieuse.
Le cadre actuel est donc celui d'une collaboration entre l'État et les Églises, tout en garantissant une neutralité pédagogique.