Publié le dimanche 03 novembre 2024
"Reconnaissance faciale en Suisse : abandon au supermarché et projets d'expansion dans les aéroports et stades"
La mise en œuvre de la reconnaissance faciale s'intensifie en Suisse, touchant divers secteurs tels que les aéroports, les stades sportifs et les commerces.
Cependant, les préoccupations relatives au respect des droits fondamentaux sont de plus en plus mises en avant.
Récemment, le groupe Spar a décidé de renoncer à son projet qui visait à déployer des dispositifs de reconnaissance faciale dans ses supermarchés suisses.
Ce projet, qui impliquait l'installation de capteurs dans 147 magasins pour évaluer l'âge et le sexe des clients en vue de proposer des publicités ciblées, a été abandonné suite à des retours majoritairement négatifs de la clientèle.
Malgré les affirmations de Spar concernant le respect de la vie privée des individus, Monika Simmler, professeure de droit pénal à l’Université de Saint-Gall, conteste cette position, soulignant que l'analyse de données telles que le genre ou l’âge constitue une atteinte aux libertés fondamentales.
Cette inquiétude s'étend également à d'autres initiatives de reconnaissance faciale qui émergent dans le pays.
Simmler mentionne que la collecte de données par des entités publiques et privées contribue à un niveau de surveillance qui pourrait mettre en péril les libertés individuelles.
Par ailleurs, selon des sources médiatiques, un amendement en cours d'examen prévoit d'étendre l'utilisation de la reconnaissance faciale dans tous les aéroports suisses.
Cette technologie permettrait aux passagers de se déplacer sans avoir à montrer leur passeport ou leur carte d'embarquement.
De plus, les stades de football mettent en œuvre des systèmes de vidéosurveillance pour identifier et contrôler les comportements des supporters indésirables.
L'Office fédéral de la police planifie également une mise à jour de sa base de données d'images faciales pour faciliter des recherches automatisées.
Bien que cette mesure inclue des photos de personnes disparues ainsi que des demandeurs d'asile, les autorités affirment qu'il n'est pas prévu d'introduire une surveillance en temps réel, malgré l'absence d'une interdiction explicite en Suisse.