Publié le samedi 16 novembre 2024
"Référendum du 24 novembre : Qui doit décider des tarifs des TPG, le Conseil d'Etat ou le peuple ?"
Le 24 novembre prochain, les citoyens de Genève auront l'opportunité de décider s'ils souhaitent attribuer la responsabilité de la tarification des transports publics à la régie publique ainsi qu'au Conseil d'Etat, ou si cette compétence doit rester entre les mains du Parlement et des électeurs.
Depuis 2014, les tarifs des Transports publics genevois (TPG) sont encadrés par la législation, ce qui implique que toute modification doit être approuvée par le Grand Conseil et peut être contestée par référendum.
En 2017, cette procédure a d'ailleurs conduit à un rejet d’une hausse tarifaire proposée.
Une proposition législative, sur laquelle les Genevois se prononceront le 24 novembre, pourrait modifier cette dynamique.
L'intention est de permettre aux TPG de déterminer eux-mêmes leurs tarifs, sous la validation du Conseil d'Etat, ce qui signifierait que la population ne pourrait plus intervenir dans le processus décisionnel.
Les partisans de cette réforme, principalement issus de la droite et de l'extrême droite, considèrent qu'elle offrirait plus d'autonomie à la régie publique.
En revanche, les critiques, regroupant la gauche, le MCG et des syndicats, craignent que cela entraîne une augmentation des tarifs.
Matthieu Jotterand, député socialiste, assure que la possibilité pour le peuple de demander un référendum constitue une protection essentielle contre des augmentations tarifaires excessives.
Il souligne que les tarifs actuels à Genève figurent parmi les plus abordables de Suisse, comparé à des villes comme Lausanne et Zurich, où les coûts sont significativement plus élevés.
Il appelle à préserver cette protection dans un contexte où la classe moyenne fait face à des coûts croissants dans les domaines de la santé et du logement.
De son côté, la députée PLR, Céline Zuber-Roy, défend l'idée que la détermination des tarifs devrait relever des TPG, permettant à cette régie d'avoir la flexibilité nécessaire pour gérer ses offres et adapter sa tarification.
Selon elle, le lien entre le prix et l'usage des transports collectifs n’est pas aussi direct que le prétendent certains.
Cette proposition de loi, qui inclut également un projet de gratuité des TPG pour les jeunes de moins de 25 ans, a suscité un débat public intense.
Tandis que la gratuité fait l'objet d'un recours, l'initiative vise également à redistribuer les recettes fiscales du Canton, avec un excédent de 1,4 milliard de francs enregistré pour l'année 2023.
Pour comparaison, dans le canton de Vaud, la Communauté tarifaire vaudoise, qui regroupe plusieurs entreprises de transports, est responsable de la fixation des tarifs, ce qui a conduit à des différences tarifaires notables entre les deux cantons.