Dans le cadre d'une affaire impliquant trois jeunes hommes suspectés d'avoir violé une prostituée avant de la dépouiller et de l'abandonner, le Ministère public a fait un volte-face.

Ce mardi, la procureure Laurence Brenlla a suscité l'étonnement en annonçant qu’elle ne poursuivait finalement pas l'accusation de viol.

Elle a précisé que les accusés, tous très jeunes et déjà confrontés à la justice, sont dans une situation précaire.

Elle a également noté que leurs déclarations s'accordaient avec les éléments de preuve, ce qui devrait bénéficier aux prévenus selon le principe du doute.

Bien qu'ils n'aient pas été reconnus coupables de viol, les trois hommes ont admis avoir arrosé la victime, qui est mère de deux enfants, avec du spray au poivre et lui avoir volé son sac à main contenant au moins 800 francs ainsi qu'un téléphone.

La procureure a requis trois ans de prison ferme à l'encontre de l'auteur principal, ainsi que respectivement sept mois de prison ferme et 18 mois avec sursis pour les complices, évoquant un acte de brigandage orchestré comme un véritable guet-apens réalisé avec cruelty.

L'avocat de la plaignante reste convaincu que sa cliente a été violée et que les violences qu'elle a subies sont authentiques.

Il a signalé que la victime demeure traumatisée et nécessite un suivi psychologique, tout en maintenant sa demande de 45 000 francs en compensation pour le préjudice moral.

De leur côté, les avocats de la défense ont fait valoir que la plupart des blessures de la prostituée étaient des égratignures qu'elle aurait subies en tombant et ont remis en question sa crédibilité en raison de contradictions dans ses déclarations, notamment sur sa consommation de drogues.

Ils ont également observé que lors du transport dans les vignes, la victime n’a pas manifesté le désir de sortir du véhicule, suggérant l'absence de contrainte.

En conséquence, les avocats de la défense réclament l'acquittement sur toutes les accusations, sauf celle de brigandage.

Le verdict dans cette affaire sera rendu vendredi.