Selon un récent sondage réalisé par Tamedia et «20 minutes», une majorité de la population suisse s'exprimerait en faveur de l'élargissement des autoroutes lors des votations prévues le 24 novembre.

En effet, 56% des personnes interrogées soutiendraient ce projet, tandis que 42% s'y opposeraient.

Les résultats révèlent également des disparités selon la localisation des votants.

Dans les zones rurales, où l'utilisation de la voiture est plus fréquente, le soutien au projet atteindrait 61%, contre seulement 47% parmi les habitants des villes.

D'autres clivages se dessinent également, notamment entre les différents courants politiques.

Ainsi, 87% des électeurs proches des Verts condamnent la modification de la loi, alors que 81% des partisans du PLR l'adoptent.

Le projet en question prévoit l'élargissement de six sections d'autoroute pour améliorer la circulation, avec un coût global estimé à 4,9 milliards de francs.

Bien que la majorité des travaux se situe en Suisse alémanique, un chantier touchera également la région de la Suisse romande, en particulier la portion de l'A1 entre Le Vengeron et Nyon, qui passerait de quatre à six voies.

Malgré cet engouement apparent, certains partisans de l'initiative, comme Mauro Poggia, conseiller aux États, appellent à la prudence.

Il souligne que la marge d'écart n'est pas suffisamment large pour se reposer sur ses lauriers.

Selon lui, le fossé entre la ville et la campagne est peu surprenant, car les résidents des zones rurales perçoivent directement l'impact des embouteillages sur leurs routes.

Pour Poggia, cette votation représente un enjeu crucial pour le futur, envisagé comme un investissement à long terme, dans l'espoir que les futurs véhicules sur les autoroutes soient moins polluants.

De son côté, Brenda Tuosto, conseillère nationale, reconnaît les défis d'une telle campagne, affirmant que la question de la mobilité est particulièrement délicate et affecte le quotidien des citoyens.

Elle estime qu'il existe un potentiel de soutien notable auprès de certaines catégories de la population, telles que les femmes, les jeunes et les personnes à faible revenu, ainsi que parmi les agriculteurs dont les terres seront impactées par les travaux.

Elle insiste sur l'importance de développer les transports publics pour répondre aux besoins des habitants des zones peu desservies, arguant que ceux vivant en milieu urbain, bénéficiant d'infrastructures adéquates, tendent à s'opposer au projet, ce qui explique que l'offre de transport doit répondre à la demande.