Samedi 19 octobre, environ 200 manifestants se sont rassemblés sur la place du Palais de Justice à Toulouse pour protester contre la venue imminente d'un interne en médecine, condamné pour agressions sexuelles.

L'événement, organisé par la CGT du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse, a réuni soignants, représentants syndicaux, patients et militants féministes.

Ce jeune interne, qui a été condamné en mars dernier à cinq ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Tours pour avoir agressé deux jeunes femmes, doit commencer son internat en radiologie à l'hôpital de Carcassonne le 4 novembre.

Cependant, son affiliation à cet hôpital, en relation avec son stage, a suscité une controverse intense. « Nous ne pouvons pas accepter qu'un individu de cette nature soit en contact avec le personnel et les patientes », a déclaré Pauline Salingue, déléguée de la CGT et l'une des organisatrices de la manifestation.

Elle a souligné qu'après une telle condamnation, il est inacceptable qu'il puisse continuer à exercer, considérant cela comme une menace pour la sécurité des patientes, notamment lors des gardes de nuit.

Son syndicat demande la suspension immédiate de l'interne, tant au niveau de l'hôpital que de l'université.

Le rassemblement a reçu le soutien d'associations féministes et de groupes politiques, s'inscrivant dans une dynamique nationale contre les violences sexistes et sexuelles.

Les manifestants ont critiqué ce qu'ils perçoivent comme un traitement inégal devant la justice. « Dans la fonction publique hospitalière, il est exigé d'avoir un casier judiciaire vierge.

Pourtant, les médecins semblent bénéficier d'avantages particuliers.

Cela est totalement inacceptable ! », a ajouté Salingue, exprimant la frustration des professionnels de santé présents.

Face à cette situation, l'Université Toulouse III-Paul-Sabatier et le CHU de Toulouse ont publié un communiqué, indiquant être à l'écoute des préoccupations exprimées et examinant les options possibles dans le cadre de la législation en vigueur.

Cependant, cette réponse a été jugée insuffisante par les manifestants, qui réclament des actions urgentes pour garantir la sécurité des patientes et du personnel.

L’inquiétude est palpable à l'hôpital de Carcassonne, où l'interne commence son stage.

Selon Salingue, certains membres du personnel envisagent de faire usage de leur droit de retrait le 4 novembre si aucune décision de suspension n'est prise d'ici là.

Elle a affirmé que la possibilité de déposer un préavis de grève serait envisagée si la direction ne réagissait pas rapidement.

Cette affaire a également pris une dimension nationale, d'autant plus que le parquet de Tours a décidé de faire appel de la condamnation, jugeant la peine initiale insuffisante.

Un nouveau procès est programmé pour 2025.