Publié le mardi 10 décembre 2024
"Debat public sur le projet de raffinerie EMME à Bordeaux : enjeux environnementaux et économiques en question"
La préfecture de la Gironde avait d'abord rejeté la demande de la Sepanso d'organiser un débat public encadré par la Commission nationale du débat public (CNDP) concernant le projet de raffinerie EMME, situé à Parempuyre, dans une zone sujette aux inondations.
Cette installation est conçue pour produire des sulfates de nickel et de cobalt, nécessaires à la fabrication de batteries pour véhicules électriques.
Ce sont finalement les promoteurs du projet, la société EMME, en collaboration avec RTE, qui ont sollicité directement la CNDP.
Cette décision pourrait être le résultat des vives oppositions exprimées lors des récentes réunions publiques.
La CNDP a annoncé, lors de sa séance plénière du 4 décembre, qu'il était essentiel de mettre en place une concertation préalable, en raison des impacts environnementaux significatifs, ainsi que des enjeux d'aménagement et socio-économiques associés à ce projet.
Deux garants ont été désignés pour superviser cette concertation : Richard Pasquet, ancien directeur territorial au Cerema, et Jean-Michel Thornary, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes.
L'ONG Sepanso a exprimé sa satisfaction face à cette annonce, soulignant l'importance d'un débat éclairé concernant les inquiétudes soulevées par l'emplacement de l'usine dans une zone inondable, son classement Seveso seuil haut et les risques potentiels de pollution.
L'association déplore également l'absence de données précises lors des réunions d'information.
Elle a déjà entrepris des démarches judiciaires contre le refus de la préfecture d'alerter la CNDP.
L’investissement prévu pour la création de l'usine est estimé à 345 millions d'euros, ce qui requiert en effet une consultation auprès de la CNDP lorsque le coût dépasse 230 millions d'euros.
La Sepanso se dit vigilante face à ce projet ambitieux en raison des craintes liées à sa localisation.
De plus, elle s'interroge sur la viabilité économique de l'usine, étant donné que la technologie de batterie utilisant nickel et cobalt semble rencontrer des difficultés.
D'autre part, le Grand port maritime de Bordeaux soutient ce projet industriel, même s'il n'a pas encore reçu l'autorisation nécessaire pour modifier le Plan local d'urbanisme afin de déclasser l'espace naturel en zone d'activités, un sujet qui sera débattu au début de l'année 2025.