Les étudiants de l'Université Bordeaux-Montaigne ont décidé de prendre les choses en main pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles qui sévissent dans l'établissement.

Plus de 200 d'entre eux se sont réunis en assemblée générale dans l'amphithéâtre Sirot, sur le campus de Pessac, et ont voté en faveur d'un blocus de l'université et de la Maison des Arts jusqu'à jeudi.

Cette action survient en plein contexte des élections aux conseils centraux de l'université, où la question du renouvellement d'instances telles que le Conseil d'administration et la Commission de la formation et de la vie universitaire se pose. À l'origine de ce blocage se trouve la demande d'une meilleure prise en charge des violences sexistes et sexuelles au sein de l'université.

Des affaires récentes, notamment dans le département de philosophie, ont secoué l'établissement, mettant en lumière des cas de viol, d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel.

La suspension pour un an de Valéry Laurand, ancien vice-président de l'université accusé de ces actes, a été jugée trop clémente par certaines associations féministes, malgré les témoignages accablants de plusieurs étudiantes.

Lors de l'assemblée générale, les étudiants ont exigé davantage de moyens financiers pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que l'indépendance de la cellule de signalement vis-à-vis de la présidence.

Une étudiante, victime de violences sexuelles, a même témoigné de son désarroi face à l'absence de réaction de l'université, l'obligeant à demander à changer de classe pour éviter son agresseur.

Désormais, les étudiants prévoient de reconduire le blocage jusqu'à ce que l'université réagisse de manière adéquate.

Une nouvelle assemblée générale est prévue après les résultats des élections, et un rassemblement devant le bureau de la présidence pourrait être organisé pour faire entendre leurs revendications.