Publié le mardi 17 décembre 2024
Bouches-du-Rhône : Fermeture des centres médicaux pendant les fêtes pour protester contre la nouvelle convention tarifaire médicale
À partir de la semaine prochaine, plusieurs centres médicaux des Bouches-du-Rhône qui assurent des consultations en dehors des horaires classiques ferment leurs portes durant les fêtes de fin d'année pour marquer leur désapprobation face à la récente convention tarifaire médicale adoptée au printemps dernier.
Une praticienne a confirmé cette information auprès des agences de presse.
Ce mouvement de contestation débutera lundi, coïncidant avec l'entrée en vigueur de cette nouvelle convention qui modifie les modalités de facturation.
Selon les nouvelles directives, les surcharges tarifaires pour les soins d'urgence, ainsi que durant la nuit, les week-ends et jours fériés, ne pourront être appliquées que si le médecin participe à un système de régulation et accepte uniquement les patients orientés par le service d'urgence 15 ou qui se trouvent dans une situation d'urgence réelle.
Cette réforme entraîne une réduction significative des majorations : de 35 euros, elles passeront à seulement 5 euros pour de nombreuses consultations effectuées à des heures non conventionnelles, ce qui est jugé insoutenable par certains médecins.
Aurore Baudoin-Haloche, médecin généraliste à Marseille, souligne que ces centres, qui ne reçoivent pas de soutien public, supportent des coûts opérationnels élevés en raison de leur équipement supérieur aux cabinets traditionnels.
Elle exprime sa crainte que ces changements aboutissent à une situation de "médecine à deux vitesses", désavantageant les patients aux ressources financières limitées qui seront contraints d'attendre des soins urgents dans des hôpitaux déjà saturés.
Seules les consultations pour des cas d'urgence dirigés par le 15 pourront ainsi bénéficier des majorations de 35 euros la nuit et de 19 euros les dimanches et jours fériés.
De son côté, la Caisse nationale d'assurance maladie reconnaît le service rendu par ces centres médicaux aux populations, mais souligne le développement de cette offre en dehors d'une régulation adéquate.
Elle note également une hausse significative des consultations non régulées durant les heures de permanence des soins entre 2021 et 2022, entraînant une augmentation des coûts associée.