Une initiative sur la neutralité suisse a récemment recueilli plus de 130'000 signatures.

Intitulée "Sauvegarder la neutralité de la Suisse", elle vise à garantir que la Suisse demeure un pays neutre et armé, n'adhérant à aucune alliance militaire ou de défense.

Les initiateurs demandent également que la Suisse s'abstienne de participer aux guerres étrangères et de prendre des sanctions économiques ou diplomatiques contre un État belligérant, sauf en cas d'obligations envers l'ONU.

Le comité à l'origine de cette initiative critique la reprise des sanctions de l'UE contre la Russie, déplorant un "sacrifice irréfléchi d'une neutralité crédible".

Il s'oppose également à un rapprochement avec l'Otan, soulignant l'importance de préserver la neutralité helvétique.

L'initiative a notamment reçu un soutien de poids en la personne de l'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher.

Selon lui, elle est une réponse à l'érosion subtile de la neutralité suisse.

De nombreuses signatures ont été récoltées en Suisse romande, notamment à Genève, ville symbole de la diplomatie de paix et de l'aide humanitaire.

Cette initiative renvoie également à un précédent projet lancé en 2011 par l'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) qui visaient à limiter les missions de l'armée à l'étranger à l'aide en cas de catastrophe, sans succès à l'époque.

Avec le contexte international marqué par la guerre en Ukraine, le débat sur la neutralité suisse est plus que jamais d'actualité.

Si le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a tenté de proposer une "neutralité coopérative", le Conseil fédéral a maintenu la neutralité telle qu'elle est définie depuis 1993, offrant à la Suisse une marge de manœuvre pour faire face aux événements européens actuels.