Une association intercantonale se met en place en Suisse dans le but de guider la transition climatique de l'agriculture.

Cette collaboration, qualifiée d'"inédite et pionnière", fait intervenir les pouvoirs publics, les agriculteurs, les industriels et les associations écologistes.

Elle est initiée par Prométerre et le Canton de Vaud.

L'objectif de cette initiative est d'épauler les agriculteurs dans leur transition écologique en mettant en place des actions concrètes dans des fermes réparties dans les six cantons romands.

Parmi ces actions, une attention particulière sera portée au stockage de gaz carbonique dans les sols.

Selon Valérie Dittli, conseillère d'Etat vaudoise en charge des finances et de l'agriculture, cette démarche représente un "modèle novateur pour financer la transition climatique dans l'agriculture avec un monitoring important et un objectif de certification via une expertise et une validation scientifique".

Elle la considère comme une "petite révolution agro-écologique".

Cette alliance, baptisée AgroImpact, réunit les acteurs de la production, de la transformation et de la société civile.

Elle bénéficie du soutien des chambres d'agriculture des six cantons romands, d'entreprises telles que Nestlé, d'ONG comme le WWF et Earthworm, ainsi que d'institutions de recherche et de vulgarisation.

Dans un premier temps, le financement de cette association provient principalement du Canton de Vaud, à hauteur de 1,05 million de francs sur une période de cinq ans.

A terme, AgroImpact devra être en mesure de s'autofinancer, a précisé Aude Jarabo, directrice d'AgroImpact.

Le Canton de Vaud prévoit également de soutenir directement les agriculteurs qui établiront un bilan carbone de leur exploitation, en leur accordant une subvention de 1,25 million de francs sur cinq ans, dans le cadre du volet agricole du Plan climat.

Les cinq autres cantons envisagent également de soutenir leurs agriculteurs via des fonds liés à leur propre Plan climat.

AgroImpact se base sur trois piliers : une validation et certification scientifique (ClimaCert), un registre public des exploitations attestées, ainsi qu'une plateforme de financement.

L'exemple d'une ferme agricole de 40 hectares à Bavois a été mentionné lors de la phase-pilote de cette initiative.

Suite à une évaluation des émissions de gaz à effet de serre et des capacités de stockage de carbone, le plan d'action de son agriculteur devrait permettre de réduire de 95% l'empreinte carbone de son exploitation par rapport à la situation actuelle.

Les mesures prévues comprennent notamment l'installation de panneaux solaires, la réduction de 10% de l'utilisation d'engrais azotés de synthèse et l'apport de broyat de déchets verts sur une nouvelle parcelle chaque année pour augmenter le stockage de carbone dans les sols du domaine.

C'est donc une initiative ambitieuse qui voit le jour en Suisse, rassemblant différents acteurs autour d'un objectif commun : guider la transition climatique de l'agriculture et contribuer à un avenir plus durable.