La Banque nationale suisse (BNS) pourrait être contrainte d'inclure le bitcoin dans ses investissements.

Cette perspective suscite néanmoins un certain scepticisme au sein des partis politiques en Suisse.

Un collectif, composé d'acteurs du domaine des cryptomonnaies et de membres de l'Union démocratique du centre (UDC), a lancé une initiative populaire visant à obliger la BNS à investir dans le bitcoin, à l'instar de ses autres réserves de devises.

Actuellement, la BNS n'a toujours pas validé un tel investissement, son directeur, Thomas Jordan, ayant déjà qualifié le bitcoin de "bien spéculatif" ne fournissant pas la sécurité requise pour une véritable monnaie.

Luzius Meisser, membre du conseil d'administration de Bitcoin Suisse et praticien de cette initiative, a exprimé son souhait de convertir un milliard d'euros en bitcoins chaque mois, tout en notant que la proposition ne spécifie pas de seuil d'investissement.

Il a également affirmé que l'acceptation de cette initiative améliorerait l'indépendance de la Suisse vis-à-vis de la Banque centrale européenne, étant donné que la BNS détient d'importantes réserves en euros.

Benjamin Fischer, conseiller national pour l'UDC, a reconnu l'intérêt que représenterait une réserve en bitcoins pour la BNS, mais a émis des réserves quant à l'initiative, insistant sur la nécessité pour la banque de conserver son indépendance décisionnelle. À l’opposé, Céline Widmer, du Parti socialiste, a rejeté la proposition, la jugeant "absurde," en raison des risques spéculatifs et environnementaux liés au bitcoin.

Corina Gredig, issue du Vert'libéral, a plaidé pour que la BNS prenne ses décisions en fonction des faits et des critères de stabilité, laissant entendre qu'elle pourrait envisager le bitcoin si ces conditions étaient réunies.

Enfin, Peter Schilliger, du Parti libéral-radical, a souligné que le bitcoin est un actif hautement spéculatif et a exprimé son désaccord avec l'idée d'obliger la BNS à agir dans ce sens.