Zaho de Sagazan : un concert symphonique sobre et personnel à Toulouse, entre charme et distance

L'interprète à la voix grave et claire a captivé son audience par son charisme, mais son concert symphonique, qui s'est tenu hier soir à la Halle aux Grains de Toulouse, a manqué de chaleur.

Malgré l'appui de 55 musiciens, Zaho de Sagazan a semblé s'immerger dans un univers personnel marqué par la souffrance et le désespoir.

Durant 1 heure et 15 minutes, elle est restée silencieuse face à son public, sans lier de dialogue ni proposer de rappel, se contentant de remercier brièvement ses fans à la fin de sa performance.

Elle a confié avoir voulu incarner une "drama queen" pour ce spectacle, justifiant ainsi son manque d'interaction.

Cette prestation a suivi une période intense, incluant une tournée internationale et dix concerts à l’Olympia le mois dernier.

Il est évident qu'elle doit prendre soin d'elle alors qu’elle s’engage dans une série de concerts symphoniques, avec deux spectacles prévus ce dimanche à Toulouse.

Les arrangements musicaux raffinés et une mise en scène soignée laissaient entrevoir un voyage captivant à travers son univers.

Avec ses cheveux roulés, Zaho de Sagazan évoquait de manière troublante le personnage de Dracula tel que dépeint par Coppola, une esthétique renforcée dans sa performance de "La Fontaine de sang", où son interprétation oscillait entre romantisme et obscurité.

La musique, nourrie des arrangements élaborés par Romain Allender et Rémy Gallichet, a permis d’apprécier de belles harmonies tout au long du concert.

L’Orchestre national du Capitole, sous la direction de Dylan Corlay, a également été à la hauteur de sa réputation, offrant des performances impeccables avec des cordes précises et des cuivres harmonieux, en contraste avec son précédent passage, où une certaine fantaisie était au rendez-vous.