Publié le vendredi 20 décembre 2024
"Credit Suisse : L'indignation des politiques s'estompe face à l'absence de responsabilités après la faillite"
Aucune mesure n’a été prise à l’encontre des dirigeants de Credit Suisse, malgré la faillite de l’établissement.
Lors de la conférence de presse de la Commission d'enquête parlementaire, dévoilée le 20 décembre, il ressort que l’indignation initiale des responsables politiques après l’effondrement de la banque, qui a eu lieu le 19 mars 2023, semble s’être dissipée.
Credit Suisse, une institution financière emblématique fondée il y a 167 ans, a traversé une période de déclin qui a durement été ressentie ces dernières années.
Malgré les avertissements lancés par l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) sur la dégradation de la situation financière de la banque, les dirigeants ont continué à prendre des décisions risquées, tout en maintenant une politique de rémunération très généreuse.
En 2022, alors que l'établissement affichait une perte nette de 7,3 milliards de francs, les 18 membres de sa direction avaient perçu un total de 32,2 millions de francs, tandis que le conseil d'administration avait alloué une somme de 10,4 millions, dont 3,2 millions pour le président Axel Lehmann.
Après cette débâcle, de nombreuses voix s'étaient élevées, y compris parmi les parlementaires de différentes obédiences, pour réclamer des comptes.
Cependant, le rapport de la Commission d'enquête a mis en lumière les effets néfastes de cette situation sans donner suite à des actions judiciaires.
Après l’intégration de Credit Suisse dans UBS, l’impression générale au sein du Parlement est que les choses avancent et que l’ère de crise est derrière nous.
Il est prévu que des recommandations soient formulées pour renforcer la régulation d’UBS, la dernière grande banque systémique suisse.
Toutefois, les acteurs du secteur bancaire continueront vraisemblablement à exercer une influence significative sur les décisions politiques, rendant les législateurs plus hésitants face à un renforcement de la réglementation.
Le modèle financier repose sur la recherche de profits associés à des risques, et dans ce cadre, Credit Suisse a finalement connu l’échec.
Il n’est pas exclu qu’à l'avenir, UBS puisse également être confrontée à des difficultés similaires.