Publié le jeudi 21 novembre 2024
"Jacques Ferry : 'Les prisons agissent comme des cocottes-minute, les familles en paient le prix'"
Dans le cadre des Journées nationales prison, le Groupe local de concertation prison (GLCP), qui regroupe quinze associations, organise une projection du film "La prisonnière de Bordeaux" ce jeudi à l’Utopia de Tournefeuille à 20 heures.
Jacques Ferry, président du collectif et visiteur de prison, souligne que le thème de cette initiative est "l’incarcération, une peine familiale".
Il met en lumière les souffrances psychologiques que la détention engendre chez les enfants, ainsi que les enjeux financiers et professionnels auxquels font face les familles.
La stigmatisation sociale, souvent associée à ces situations, peut également avoir des effets néfastes.
Ces questions seront discutées après la projection du film.
Depuis l'année dernière, le collectif, qui compte une trentaine de bénévoles, s'engage également auprès des jeunes pour les sensibiliser sur les enjeux liés au système carcéral.
Les préoccupations autour de la surpopulation pénitentiaire sont de plus en plus pressantes. « La présence d'un nombre élevé de personnes souffrant de troubles psychiques – près de 36 %, dont plusieurs sont gravement atteints – est l'un des facteurs aggravants, car ces individus devraient être pris en charge dans des établissements adaptés. À Seysses, le taux d'occupation dépasse les 200 %.
Avec près de 80 000 détenus en France, dont 3 000 doivent dormir au sol, la tension est palpable.
Les maisons d’arrêt ressemblent à des cocottes-minute, et nous ne savons pas quand la situation va se dégrader davantage.
Elles sont devenues inhospitalières », déclare Jacques Ferry.
Il ajoute que cette situation compromet la réinsertion des détenus et exacerbe la violence, à la fois envers les prisonniers et le personnel de surveillance.
Pour remédier à ces problématiques, le collectif propose plusieurs solutions, telles que le renforcement des effectifs judiciaires, le développement d'alternatives à l'incarcération, et la mise en place d'un Plan national de régulation carcérale.
Jacques Ferry souligne qu'il est difficile de faire évoluer l'opinion publique qui est de plus en plus influencée par des questions d'insécurité exacerbées par les médias.
Enfin, il évoque le récent courrier de Stéphane Gely, directeur des prisons d’Occitanie, adressé aux magistrats de la région, dans lequel il explique qu’il ne peut plus accueillir de détenus en raison de la pénurie de places, illustrant ainsi l’urgence de la situation actuelle.