"Non mais c’est quoi ce travail !!?", un slogan contre le risque accident en Occitanie En France, les accidents du travail demeurent un fléau, avec une moyenne de deux décès par jour.

Notre pays compte parmi les plus touchés en Europe, et malgré une baisse observée jusqu'en 2010, le nombre d'accidents stagne aujourd'hui autour de 600 000 par an, dont 60 000 en Occitanie.

Malheureusement, la situation s'est détériorée dans cette région entre 2016 et 2019, avec une augmentation de 3,6 % des maladies professionnelles, de 6 % des accidents du travail et de 13 % des bénéficiaires de l'Allocation Adulte Handicapé.

Dans l'Hérault, on dénombre pas moins de 18 815 accidents du travail (hors secteur agricole) en 2022, dont 10 878 avec arrêts et 10 décès.

Malheureusement, ce dernier chiffre devrait augmenter en 2023, puisque déjà 8 accidents mortels ont été recensés en mai dernier.

Face à ces statistiques alarmantes, la DREETS Occitanie (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités) a décidé de lancer une campagne de communication visant à sensibiliser un large public.

Cette campagne s'appuie sur sept actions prioritaires : lutte contre les chutes de hauteur, les accidents du travail graves et mortels, les violences sexuelles et sexistes au travail, les risques routiers professionnels, les risques chimiques, les addictions, et enfin, la qualité de vie et les conditions de travail.

Frédéric Sanchez, créateur de l'agence montpelliéraine Kozy, explique : "Nous avons imaginé une campagne anticonformiste autour du slogan 'Non, mais c'est quoi ce travail !!?', afin de toucher un maximum de personnes sans les culpabiliser." Une approche novatrice soulignée par Virginie Nègre, responsable du service santé sécurité au pôle travail de la DREETS Occitanie.

Le Plan régional santé travail Occitanie 2022-2025 accorde une attention particulière aux salariés de moins de 26 ans et aux nouveaux embauchés.

En effet, 15 % des accidents graves et mortels surviennent durant les trois premiers mois suivant l'embauche, tandis que 25 % des accidents du travail concernent des salariés ayant moins d'un an d'ancienneté dans l'entreprise.

Les ouvriers et employés peu qualifiés, notamment dans l'intérim, la construction et le secteur agricole, sont les plus touchés par ces accidents.

Les femmes sont également davantage victimes, avec une augmentation significative de leur nombre.

Elles sont notamment exposées à un risque d'inaptitude et souffrent plus fréquemment de troubles musculo-squelettiques qui représentent 80 % des maladies professionnelles reconnues.

La DREETS Occitanie lance donc un appel aux chefs d'entreprise, en particulier ceux des TPE (très petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises), qui représentent 86 % du tissu économique de la région.

L'objectif est de les aider à devenir acteurs de leurs conditions de travail.

Dans cette optique, plus de la moitié des salariés de la région évoquent un manque de reconnaissance qui génère des risques psychosociaux.

Virginie Nègre souligne : "On fait le pari que si on améliore les conditions de travail, on rendra certains métiers plus attractifs.

Les secteurs les plus accidentogènes sont d'ailleurs ceux qui rencontrent le plus de difficultés de recrutement." La campagne de communication lancée par la DREETS Occitanie vise donc à faire prendre conscience de l'importance de la sécurité au travail et de l'implication de tous pour la réduire.

Une mobilisation collective est nécessaire afin d'améliorer les conditions de travail et de prévenir les accidents.

Ensemble, agissons pour un travail plus sûr et respectueux de la santé de chacun.