L'industrie de l'armement en Suisse fait face à des défis croissants sur la scène internationale.

En vertu de sa politique de neutralité, la Suisse a mis en place des restrictions sur l'exportation d'armes vers les nations en conflit et leurs alliés.

Cette situation incite de nombreux acheteurs à chercher des alternatives, de peur de faire face à des barrières en cas de guerre.

Parmi les acteurs affectés, le fabricant Rheinmetall, basé à Zurich, a choisi de déplacer une part de sa production en Italie afin d'échapper aux limitations imposées par les régulations suisses.

Les entreprises sous-traitantes, telles que la PME Carbomill, subissent directement cette pression, perdant des commandes essentielles.

Patrick Meyer, son propriétaire, souligne qu'ils ont été contraints de transférer des composants et des technologies à un fabricant étranger, compromettant ainsi leur chaîne de valeur.

Récemment, l'Allemagne a décidé de ne plus s'approvisionner auprès de producteurs suisses pour les filets de camouflage, tandis que les Pays-Bas avaient déjà pris des mesures similaires pour l'acquisition d'armements.

Le Danemark et l'Espagne envisagent également des discussions sur ce sujet.

Ces décisions affectent particulièrement le marché helvétique, car ces trois pays représentent près de 40 % des ventes d'armement suisse l'année dernière.

Alors que les exportations suisses de matériel militaire ont montré une tendance à la baisse, d'autres nations, notamment en Europe, intensifient leurs efforts de réarmement.

Giuseppe Chillari, à la tête de MOWAG, souligne la nécessité pour la Suisse de restaurer la confiance des clients étrangers afin de garantir la viabilité de son industrie de défense. À Berne, des discussions sont en cours pour adapter le cadre législatif des exportations d'armement tout en préservant la neutralité de la Suisse.