Publié le jeudi 09 novembre 2023
Le risque de thrombose diminue rapidement avec l'arrêt des contraceptifs hormonaux combinés, selon une étude suisse publiée dans la revue Blood.
Le risque de thrombose diminue rapidement avec l'arrêt de la pilule contraceptive, selon une étude genevoise.
L'utilisation de la pilule et d'autres contraceptifs hormonaux combinés (CHC) est associée à un risque trois fois plus élevé de formation de caillots sanguins.
Cependant, les chercheurs ont découvert que ce risque disparaît en grande partie dans les deux à quatre semaines suivant l'arrêt de ces contraceptifs.
Cette découverte est particulièrement importante pour les femmes qui doivent subir une intervention chirurgicale avec une période d'immobilisation prolongée, car cela augmente le risque de thrombose.
Les Hôpitaux universitaires et l’Université de Genève (HUG/UNIGE) recommandent donc aux femmes utilisant des CHC et devant subir une intervention chirurgicale de les arrêter deux à quatre semaines à l'avance pour réduire ce risque.
Les résultats de cette étude, publiée dans la revue Blood, offrent également des indications sur la meilleure période pour arrêter les CHC avant des événements susceptibles d'accroître le risque de caillots.
Les chercheurs estiment que l'arrêt des contraceptifs deux à quatre semaines avant ces événements devrait être suffisant dans la plupart des cas.
Par ailleurs, les résultats de l'étude peuvent également guider la gestion des CHC après un épisode de thrombose veineuse ou d’embolie pulmonaire.
Au lieu d'arrêter immédiatement la contraception au moment du diagnostic, il pourrait être préférable de continuer temporairement les CHC et de les arrêter quatre semaines avant la fin du traitement anticoagulant de la thrombose.
Cela permettrait de réduire le risque de grossesse non désirée et de saignements utérins liés aux anticoagulants.
L'étude s'est concentrée sur les CHC les plus couramment utilisés en Europe et en Amérique du Nord, tels que les pilules contraceptives œstroprogestatives, les anneaux vaginaux et les patchs contraceptifs transcutanés.
Les chercheurs ont analysé des échantillons de sang prélevés sur 66 femmes utilisant ces contraceptifs, avant et après l'arrêt de leur utilisation, en les comparant à un groupe témoin de 28 femmes ne prenant pas de contraceptifs hormonaux combinés.
Les résultats ont montré une diminution rapide des biomarqueurs associés aux CHC et à l'activité de coagulation, atteignant le même niveau que le groupe de contrôle après deux à quatre semaines.
En Suisse, les maladies thromboemboliques veineuses, telles que les thromboses veineuses et les embolies pulmonaires, touchent entre une et cinq femmes sur 10 000 par an, en fonction de l'âge.
Cependant, avec la prise de CHC, ce risque est trois à cinq fois plus élevé pour toutes les catégories d'âge.
Il est donc essentiel pour les femmes utilisant des contraceptifs hormonaux combinés de prendre en compte ces informations pour leur propre sécurité et de consulter leur professionnel de la santé en cas de doutes ou de questions.